Rousseau, un philosophe des Lumières

Objectif: Raconter quelques épisodes de la vie d’un savant et expliquer en quoi ils sont révélateurs du siècle des Lumières.

Compétences évaluée: Raconter (cliquez sur la compétence pour accéder à la fiche méthode)


Document 1: Jean-Jacques Rousseau

Jean-Jacques Rousseau, né le 28 juin 1712 à Genève et mort le 2 juillet 1778 à Ermenonville, est un écrivain, philosophe et musicien genevois francophone. Orphelin très jeune, sa vie est marquée par l’errance. Si ses livres et lettres connaissent à partir de 1749 un fort succès, ils lui valent aussi des conflits avec l’Église catholique et Genève qui l’obligent à changer souvent de résidence et alimentent son sentiment de persécution. Après sa mort, son corps est transféré au Panthéon de Paris en 1794.

Source: Wikipedia.


Document 2: Rousseau et la démocratie

« La première et la plus importante conséquence des principes ci-devant établis, est que la volonté générale peut seule diriger les forces de l’État selon la fin de son institution, qui est le bien commun […]. Toute loi que le peuple en personne n’a pas ratifiée1 est nulle ; ce n’est point une loi. […] la puissance législative appartient au peuple, et ne peut appartenir qu’à lui.

Jean-Jacques Rousseau, Du Contrat Social, 1762

1- Ratifier : Approuver, confirmer ce qui a été dit ou fait, le reconnaître comme vrai ou comme valide


Document 3: Le juste gouvernement

« J’aurais voulu naître dans un pays où le souverain et le peuple ne pussent avoir qu’un seul et même intérêt, afin que tous les mouvements de la machine ne tendissent jamais qu’au bonheur commun; ce qui ne pouvant se faire à moins que le peuple et le souverain ne soient une même personne1, il s’ensuit que j’aurais voulu naître sous un gouvernement démocratique, sagement tempéré. J’aurais voulu vivre et mourir libre, c’est-à-dire tellement soumis aux lois que ni moi ni personne n’en pût secouer l’honorable joug; ce joug salutaire et doux, que les têtes les plus fières portent d’autant plus docilement qu’elles sont faites pour n’en porter aucun autre. J’aurais donc voulu que personne dans L’État n’eût pu se dire au-dessus de la loi2, et que personne au-dehors n’en pût imposer que L’État fût obligé de reconnaître. Car quelle que puisse être la constitution d’un gouvernement, s’il s’y trouve un seul homme qui ne soit pas soumis à la loi, tous les autres sont nécessairement à la discrétion de celui-là; et s’il y a un chef national, et un autre chef étranger, quelque partage d’autorité qu’ils puissent faire, il est impossible que l’un et l’autre soient bien obéis et que L’État soit bien gouverné. »

Jean-Jacques Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, 1755

  1. Pour Rousseau, le seul pouvoir légitime est celui du peuple souverain, c’est-à-dire qui décide lui-même des lois qui forment un contrat social qui unit les hommes.
  2. Il fait allusion ici au roi de droit divin qui ne reconnaît que l’autorité de Dieu.

Document 4: Une société juste

« Vous vous fiez à l’ordre actuel de la société sans songer que cet ordre est sujet à des révolutions inévitables, et qu’il vous est impossible de prévoir ni de prévenir celle qui peut regarder vos enfants. Le grand devient petit, le riche devient pauvre, le monarque devient sujet : les coups du sort sont-ils si rares que vous puissiez compter d’en être exempt ? Nous approchons de l’état de crise et du siècle des révolutions1. Qui peut vous répondre de ce que vous deviendrez alors ? Tout ce qu’ont fait les hommes, les hommes peuvent le détruire : il n’y a de caractères ineffaçables que ceux qu’imprime la nature, et la nature ne fait ni princes, ni riches, ni grands seigneurs. […] L’homme et le citoyen, quel qu’il soit, n’a d’autre bien à mettre dans la société que lui-même ; tous ses autres biens y sont malgré lui […]. Celui qui mange dans l’oisiveté2 ce qu’il n’a pas gagné lui-même le vole ; et un rentier que l’État paye pour ne rien faire ne diffère guère, à mes yeux, d’un brigand qui vit aux dépens des passants. Hors de la société, l’homme isolé, ne devant rien à personne, a droit de vivre comme il lui plaît ; mais dans la société, où il vit nécessairement aux dépens des autres, il leur doit en travail le prix de son entretien ; cela est sans exception. Travailler est donc un devoir indispensable à l’homme social. Riche ou pauvre, puissant ou faible, tout citoyen oisif est un fripon. »

Jean-Jacques Rousseau, Emile ou De l’éducation, livre III, 1762.

  1. Rousseau pense que les grandes monarchies de l’Europe ne vont encore longtemps durer : selon lui, toutes ont brillé, et tout état qui brille est sur son déclin.
  2. Vivre sans travailler.  

Activité: Raconter quelques épisodes de la vie de Rousseau et expliquer en quoi ils sont révélateurs du siècle des Lumières

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