Parcours de migrants: les migrations économiques des pays en développement vers les pays développés.

Activité reprise du travail de Aurore Mariel, Elodie Soubise et Justine Gigarel, proposé sur le site académique de Nantes.


Doc. 1- Les migrations des mexicains vers les États-Unis

Vidéo à retrouver sur la chaîne de Elodie Soubise

Doc. 2- Le voyage de César.

César, un jeune Mexicain de 27 ans, est arrivé aux États-Unis il y a six ans. Extrêmement méfiant, le jeune homme ne s’étend guère sur sa situation de clandestin (il ne possède aucun permis d’entrée). Intendant dans un immeuble, il travaille six jours et demi par semaine, entre dix et douze heures par jour.

Il occupe une petite chambre sans fenêtre dans le sous-sol de l’immeuble et sous-loue son lit à Iban, un jeune cubain qui travaille la nuit dans un restaurant. La salle-de-bain et la cuisine sont sur le palier. César envisage de se marier pour obtenir des papiers. Un mariage blanc qui n’est pas du goût de ses parents restés au Mexique.

« C’est une fille de ma communauté. Elle est très belle, mais elle ne veut pas réellement de moi. Elle fait cela pour l’argent », raconte César un brin complexé. Sa mère lui a défendu d’épouser cette femme qu’elle qualifie de « prostituée ». Tiraillé entre la nécessité de régulariser sa situation et la volonté familiale, le jeune homme ne veut pas être puni par « le Dieu de ses parents », celui qui a, selon lui, protégé sa vie jusque-là.

À l’âge de 21 ans, César a franchi, à pied et de nuit, la frontière qui sépare son pays des États-Unis. « Dieu m’a protégé, confie-t-il. Il m’a permis d’arriver ici et de trouver un travail pour nourrir ma famille. Je crois qu’il est là pour les clandestins. »

Vanessa Gondouin-Haustein, « Être clandestin aux États-Unis, l’envers du rêve américain » sur http://temoignagechretien.fr/, 20 Janvier 2011


DOC. 3- Mexamerica


Doc. 4- Les maquiladoras, spécificité mexicaine (…)

« …basée sur un facteur géographique : la frontière entre les États-Unis et le Mexique est le seul endroit au monde où existe un contact terrestre immédiat entre un pays hautement développé, les États-Unis – 26 % du produit national brut (PNB) mondial, 270 millions d’habitants -, et un pays en voie de développement, le Mexique : 1,2 % du PNB mondial, des salaires réels en baisse de 25 % entre 1994 et 1999, de graves difficultés structurelles malgré de grandes richesses, une forte croissance démographique, 100 millions d’habitants, soit quatre fois plus qu’en 1950. (…)Les maquiladoras (de l’espagnol maquilar, sous-traiter, ou de maquila, portion de farine retenue en Castille par le meunier en paiement de son travail) sont nées en 1965. (…) Les maquiladoras bénéficient d’un statut fiscal avantageux, qui les autorise à importer sans droits de douanes machines, matières premières et pièces détachées pour assembler des produits destinés ensuite exclusivement à l’exportation. A cet avantage s’ajoutent de très bas salaires et un cadre légal très peu contraignant : flexibilité extrême, repression antisyndicale, corruption, violence des rapports sociaux… Dans les maquiladoras, le salaire horaire ouvrier moyen avec prestations sociales était de seulement 2,24 dollars (14 francs environ) en 1999. Dans le textile, à qualification égale, il est sept fois inférieur au salaire américain et 4,2 fois au salaire français. Le Mexique va ainsi réussir à capter les activités terminales (montage banal de masse à la chaîne) des processus productifs très taylorisés (faibles salaires et faibles qualifications) et géographiquement très mobiles (textile, automobile, électronique, meuble … ). Pour les grandes firmes multinationales, ce pays constitue une alternative aux délocalisations en Asie, dans le cadre de leur division internationale du travail. Dès l’origine, les firmes américaines vont dominer : la répartition des tâches entre les deux pays se concrétise rapidement par la construction d’usines jumelles (twin-plants) à cheval sur la frontière, la partie américaine assurant les fonctions de gestion, de recherche-innovation et d’encadrement, la partie mexicaine les fonctions de production. Cette industrie mettra cependant un certain temps à se développer : de 67 000 salariés en 1975, leur nombre passe à 355 000 en 1988, soit 14 % de l’emploi manufacturier national.(…) En 1999, elles occupent 1,14 million de salariés, soit 27 % de l’emploi industriel, dans 3 500 établissements. (…) Elles réalisent enfin 41 % du commerce extérieur mexicain… » 

Laurent Carroué. Alternatives économiques avril 2001

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