La lutte pour l’égalité politique des femmes au XIXe siècle

Doc. 1- L’exemple anglo-saxon


Doc. 2- Contre le vote des femmes

Cet extrait défend des arguments très répandus dans les milieux politiques de la IIIe République. toutes tendances confondues.

« Destinée à la maternité, faite pour la vie de famille, la dignité de sa situation sera d’autant plus grande qu’elle n’ira point la compromettre dans les luttes du forum et dans les hasards de la vie publique. Elle oublierait fatalement ses devoirs de mère et ses devoirs d’épouse, si elle abandonnait le foyer pour courir à la tribune. Elle n’y apporterait pas d’ailleurs la modération de langage et la netteté des conceptions qui sont indispensables dans les usages parlementaires. D’autre part, elle introduirait dans la famille un élément de dissolution, qui lui ferait perdre la légitime influence qu’exerce sur le père de famille la femme respectable, qui est l’honneur de la maison […]. On a donc parfaitement raison d’exclure de la vie politique les femmes et les personnes qui, par leur peu de maturité d’esprit, ne peuvent prendre une part intelligente à la conduite des affaires publiques. « 

Émile Morlot, De la capacité électorale, thèse de droit. 1884.


Doc. 3- Le droit de vote des femmes : la clef de toute émancipation

« Mesdames, il faut bien nous le dire, l’arme du vote sera pour nous ce qu’elle est pour l’homme, le seul moyen d’obtenir des réformes que nous désirons. Pendant que nous serons exclues de la vie civique, les hommes songeront à leurs intérêts plutôt qu’aux nôtres. Le prolétaire comprit cela, lorsqu’en 1848 il revendiqua le suffrage comme le seul moyen de conquérir d’autres franchises.

Par le fait qu’on paie l’impôt, on a le droit de participer à l’établissement de l’impôt. Étant contribuable, on doit être électeur. Les droits, les fonctions largement rétribuées appartiennent aux hommes seuls. La femme est encore taillable et corvéable à merci, puisque participant dans les frais communs, elle n’est pas consultée pour l’arrangement commun. Vous refusez le vote aux femmes sous prétexte qu’elles voteraient pour les prêtres et les jésuites – ce qui n’est pas prouvé- et vous ne craignez pas de permettre aux jésuites et aux prêtres de voter. Supposez-vous donc que les prêtres et les jésuites ne votent pas pour eux-mêmes.

Républicains, qui vous croyez radicaux, socialistes, qui niez le droit politique de la femme ; vous êtes des autocrates, vous niez la liberté, vous niez l’égalité. Pensez-vous pouvoir établir sérieusement un gouvernement républicain en conservant des esclaves qui feront de la France un pays continuellement en état de fermentation ? »

Hubertine Auclert, Le droit politique des femmes, ou question qui n’est pas traitée au Congrès international des femmes 1878.


Doc. 4- A l’assaut des privilèges masculins

Caricature d’Alfred Le Petit , Une du journal Les Contemporains, 10 mars 1881 n°15 – Source: Wikimedia Commons

Caricature d’Hubertine en Jeanne d’Arc


AIDE A L’ANALYSE

  • Pour quelles raisons les femmes ne doivent-elles pas voter selon l’auteur?
  • Quelle cause Hubertine Auclert défend-elle?
  • Pourquoi fait-elle référence à 1848?
  • Que peut-on dire de l’égalité politique Homme/Femme au XIXe siècle?

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